En Brésilien, « alegria », c’est la joie. Simple. Efficace. Un nom qui va comme un gant à la bande de joyeux lurons qui se réunit tous les mercredis soir au 37^e Parallèle pour répéter. Il n’est pas rare qu’on les entende de loin, et pour cause : Alegria est une batucada, un groupe de percussions brésiliennes, de ceux qu’on croise dans les rues de Rio de Janeiro lors du carnaval mondialement connu.

Chocalho, tamborim, repinique, caixa, surdo… A chaque instrument son nom, et ses spécialistes, même si au fil du temps les plus anciens de ces musiciens amateurs maîtrisent plusieurs postes au sein de l’ensemble de samba. Sous les chapeaux rouges et costumes blancs d’Alegria qu’on croise chaque année dans de nombreux carnavals et événements festifs, ce sont en effet des gens comme vous et moi : des amateurs passionnés, qui s’y sont mis sur le tas (et parfois sur le tard). Lucie est à Alegria depuis 2006, Léo depuis 2009, mais une quinzaine de personnes a intégré le groupe en septembre dernier, pour débuter. Ce qui les attire dans le projet ? « C’est une musique solaire, qui donne envie de faire la fête » pour Lucie. Une envie vite concrétisée, comme le confirme Léo : « c’est la récré, on aime tous s’amuser ensemble, avec cette musique qui met de bonne humeur ».

Quant à celui qui bat la mesure, c’est Mathieu Jolly, batteur à l’origine de l’association, dont le tropisme vers les musiques brésiliennes s’est développé presque par hasard : « j’ai accepté de remplacer un collègue sur un concert de batucada. Au final, le remplacement n’a pas eu lieu, mais chez moi comme chez des copains, il y avait cette envie de créer un groupe ». C’est chose faite en 1998, avec un projet qui rassemble rapidement plus d’une vingtaine de personnes sous le nom de Batuka Choz, la future Alegria.

Le bon tempo

« On est arrivés à un moment où la municipalité socialiste à Tours aidait pas mal à la structuration des associations, et à l’époque où le marché de l’animation de rue cherchait un vrai coup de jeune. On s’est donc retrouvés à beaucoup jouer, avec beaucoup de dates programmées ! » raconte le chef d’orchestre. Carnaval de Cholet à huit reprises, carnaval de Nice, de Vitré, de Granville… La batucada Alegria s’est fait un nom partout en France en vingt-cinq ans d’existence.

L’exigence musicale qui habite les membres de l’association n’est sans doute pas étrangère à ce succès qui dépasse les frontières de la Touraine. Depuis 2003, l’ensemble a en effet décidé de se spécialiser dans la samba carioca, celle qu’on pratique à Rio de Janeiro. « Le Brésil est un immense pays, chaque région a ses spécificités, et rien qu’à Rio de Janeiro la culture est déjà très riche, explique Mathieu Jolly. On a donc choisi de ne pas faire de mélange de différents styles, pour approfondir nos connaissances de la samba do enredo qu’on pratique à Rio ». Les adhérents de l’association ont ainsi accès à un forum où les plus curieux peuvent découvrir l’histoire de la samba, des partitions, des paroles de chansons… Pour Léo, passionné, « la samba nous amène au reste, nous ouvre à toute la culture brésilienne ».

Fort logiquement, on retrouve Léo dans d’autres groupes qui se sont créés en parallèle d’Alegria, avec les plus forcenés des membres de la batucada : le trio Samba do Zê, ou la Roda de Samba… qui n’est pas un groupe comme les autres, si on y regarde de plus près ! A la manière d’un bœuf de jazz ou de rock, la roda de samba c’est la réunion de musiciens autour de la table, pour interpréter ensemble des classiques de la samba, à partager avec les autres, musiciens ou simples spectateurs.

Un moment convivial à retrouver le 2 juin à la Guinguette de Tours-sur-Loire pour fêter les vingt-cinq ans d’Alegria, avant un grand défilé avec une centaine de participants aux Années Joué, samedi 3 juin à 20h45. Et on vous garantit une chose : vous ne pourrez pas vous empêcher de danser !

Rejoindre la batucada ou suivre ses actus : http://batuka.choz.free.fr/

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