Le cimetière militaire belge d’Avon-les-Roches
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Le cimetière militaire belge d’Avon-les-Roches 2023-20-06CEST6:00:00170 2023-20-06CEST6:00:00170
Le plateau du Ruchard
Pour comprendre cette présence déroutante, il faut remonter à 1872, lorsqu’un vaste camp militaire est aménagé sur les landes du plateau du Ruchard, entre Avon, Cheillé et Villaines-les-Rochers. Jusqu’à la guerre, ce camp sert à l’entraînement des troupes du 9e corps d’armée (une école de tir y est notamment implantée). Dans les dernières semaines de l’année 1914, il est placé à la disposition de l’armée belge, dont le détachement sur place est commandé par le général-major Warnant. Puis un hôpital militaire, belge lui aussi, y est implanté. Rappelons que la Belgique, dont la neutralité a été violée par l’Allemagne dès le 3 août 1914, est alors envahie dans sa quasi-totalité. Mais, sous l’impulsion du « roi-chevalier » Albert Ier, son armée poursuit la lutte et tient une portion du front dans les Flandres.
Le carré militaire
Du 31 décembre 1914 au 14 juillet 1917, l’hôpital belge du Ruchard reçoit 9 586 blessés, dont 79 décèdent sur place. Dès le 8 avril 1915, la municipalité d’Avon-les-Roches accorde à titre gracieux une concession dans son cimetière, afin d’y enterrer décemment les défunts. Très vite, au centre de ce carré militaire, un monument commémoratif est érigé. Construit par le sculpteur Juan Bury, sur les plans de l’architecte Raymond Le Graive (deux soldats belges du Ruchard, tous deux anciens élèves de l’Académie royale belge des Beaux-Arts de Bruxelles), il est inauguré le 18 novembre 1915, en présence du commandant des troupes belges du Ruchard, le colonel Vinkier. Ce cénotaphe de forme rectangulaire est garni, sur sa face avant, de la statue d’un lion des Flandres rugissant. Tout en force et en agressivité, l’animal est dressé sur un drapeau belge tombé à terre, comme un défi lancé à l’envahisseur. Sur la même face, un médaillon de bronze représentant le roi Albert est enchâssé dans la pierre.
Tout autour, 76 petites stèles de pierre blanche portent les noms des soldats enterrés sur place. Ce sont tous des hommes de troupe ou des sous-officiers, le plus haut gradé étant le sergent-major Alphonse Monteny. De nos jours, seuls 61 corps reposent encore en terre tourangelle : 15 autres ont été relevés après 1919, pour être rapatriés en Belgique.
Publié le 20/06/2023 par le Conseil Départemental d'Indre-et-Loire