Mais pour l’association des Trufficulteurs de Touraine, quelques indices, considérés avec toutes les précautions qui s’imposent, laissent penser que 2023 pourrait être meilleure que les précédentes. Les mois d’août et de septembre ont en effet été suffisamment humides et la maturité des truffes a été, cette année, précoce. Certaines étaient déjà, par endroits, abondantes au début du mois de décembre.

Pas une science exacte

Mais, encore une fois, ces indicateurs ne suffisent pas à établir une certitude. La truffe est, en effet, très fragile. Elle peut être altérée par des animaux ou des insectes, ou parasitée, par exemple, par le liodes – ou leiodes-, un coléoptère qui se nourrit de la truffe et y pond ses œufs. Autre danger, la fusariose, causée par un champignon, ou encore la bactérie pseudomona aeruginosa, qui dégrade la truffe de l’intérieur, sans qu’on ne le perçoive. Les trufficulteurs sont unanimes : la truffe n’est pas une science exacte, pas plus que son cours, qui peut osciller entre 700 et 1500 € le kilo. Autant dire que le suspense règne toujours un peu, à l’approche des marchés. Car la truffe est attendue. Très pratiquée sous l’Ancien Régime dans le Richelais, remise au goût du jour dans les années 70 par des passionnés de Marigny-Marmande, convaincus que le sol tourangeau, calcaire, humide, drainé et au Ph adéquat, pourrait être reconquis par la tuber melanosporum - ou Truffe noire du Périgord-, le précieux champignon fait désormais l’objet de plusieurs marchés en Indre-et-Loire.

Marchés labellisés

Si l’on a manqué le marché d’Amboise le 16 décembre, on pourra se rendre aux marchés aux truffes de Marigny-Marmande, les 21 et 28 décembre, ainsi que les 13 et 27 janvier, et le 10 février. Le 22 décembre, on trouvera des truffes au marché de Noël de la Chambre d’agriculture, au marché aux truffes de Ballan-Miré le 21 janvier et à celui de Richelieu, le 3 février. Des marchés labellisés par la Fédération française des trufficulteurs, dont les contrôleurs vérifient scrupuleusement chacune des truffes présente sur les étals, écartant les plus indignes. Par ailleurs, l’association des Trufficulteurs de Touraine organise trois repas à la truffe les 7, 8 et 9 février à La Gabarre, rue de La Borde à Tours. Mais rien n’empêche de concocter soi-même sa brouillade aux truffes, dont l’association donne la recette sur son site internet ou de goûter le pâté tourangeau, dans lequel la truffe côtoie la poire tapée et la géline de Touraine. Ni même – pourquoi pas ? -, de tenter sa chance en allant renifler sous les pins, les chênes, les charmes ou les noisetiers, susceptibles de mycorhize...

Visitez  le site de l’association des Trufficulteurs de Touraine :

www.latruffedetouraine.fr