Culture

Toponymie des communes de Touraine : Sainte-Catherine-de-Fierbois

Dès le Moyen-Âge, la localité de Sainte-Catherine-de-Fierbois, située à une trentaine de kilomètres au sud de Tours, attire les foules ! À l’origine de cette affluence, l’une des batailles les plus célèbres de l’histoire de France et la construction d’une chapelle qui abritera les prières, et l’arme valeureuse, d’une jeune guerrière Lorraine... Aujourd’hui, ce village de 800 Fierboisiennes et Fierboisiens, particulièrement dynamique, fourmille d’initiatives et de projets. Découverte d’une petite commune dont le nom tient tout à la fois de la légende et du miracle !

La chapelle miraculeuse

Selon la légende, Charles Martel aurait porté le coup final aux troupes d’Abd ar-Raḥmān en 732, aux abords de la commune de Sainte-Maure-de-Touraine. En signe de reconnaissance, il aurait fait bâtir une petite chapelle dédiée à Sainte-Catherine, patronne des soldats, dans un bois à une lieue de Sainte-Maure, connu sous le nom de Ferus Bocus (qui deviendra Fierbois). Dans cette chapelle, il y aurait fait déposer son épée, en ex-voto de purification, derrière l’autel. Une légende parfois contestée, puisque le culte de Sainte-Catherine n’aurait été importé en Europe qu’au moment des Croisades. Il se murmure alors ainsi que c’est à un autre guerrier local que l’on doit la construction de la chapelle, Guillaume Ier de Sainte-Maure, de retour de Terre Sainte à la fin du XIIe siècle.

Si l’origine de sa construction reste soumise à discussions, c’est à une autre légende que l’on doit la notoriété de la chapelle, contée au XVe siècle dans l’ouvrage « Manuscrit de la Vie de sainte Catherine d'Alexandrie ». On y apprend qu’au XIVe siècle, Jean Godefroy, un habitant des environs de Fierbois qui avait perdu l’usage de ses membres depuis près de 7 ans, se fit porter au sanctuaire de Sainte-Catherine, alors en ruine, et fut guéri de tous ses maux. Dès lors, les miracles se succèdent et la chapelle devient un lieu de pèlerinage important. Au XVe siècle, Jean le Meingre, dit Boucicaut, maréchal de France, fait bâtir près de la chapelle une aumônerie pour y accueillir les pèlerins : c’est en ce lieu que résidera Jeanne d’Arc en 1429 avant sa rencontre avec le dauphin de France, le futur Charles VII, à la forteresse de Chinon.

De retour de cette entrevue historique, la jeune guerrière se rend à Tours pour recevoir une armure conçue spécialement pour elle et fait envoyer un équipage à Sainte-Catherine-de-Fierbois pour récupérer une épée légendaire cachée derrière l’autel et dont l’existence lui aurait été révélée par « les voix » qui chuchotent à son oreille. De quoi parfaire la légende de la chapelle de Sainte-Catherine-de-Fierbois qui sera détruite par un incendie en 1440, peu de temps après la mort de Jeanne d’Arc. Reconstruite par l’archevêque de Tours en lieu et place de la chapelle, l’église conserve sa notoriété. Au XVIe siècle, Louis de Rohan, seigneur de Sainte-Maure, est autorisé à construire un mur de protection, aujourd’hui disparu, autour de l’édifice. C’est ainsi que Sainte-Catherine-de-Fierbois devint une ville.

La petite commune qui a tout d’une grande !

Avec pas moins d’une dizaine d’associations, Sainte-Catherine-de-Fierbois est une commune très active, qui rend régulièrement hommage aux personnages qui ont marqué son histoire, et notamment à la célèbre guerrière lorraine. En témoignent « la Médiévale de Jeanne d’Arc », une fête organisée chaque année en juillet par l’association « l’épée de Jeanne d’Arc » ou encore « le Festival de la Pucelle », un événement consacré aux musiques actuelles, qui a lieu tous les deux ans en septembre. « C’est un village rural et agréable, très dynamique, aux portes de Tours. » confie Jean-Michel Pagé, maire de la commune depuis 2020.

« Nous sommes particulièrement bien situés géographiquement, avec des axes routiers importants à proximité. Notre renommée locale, on la doit à des équipements touristiques de qualité. Nous avons le plus grand camping d’Indre-et-Loire par exemple, le parc de Fierbois, le seul classé 5 étoiles. Nous avons également un restaurant bien coté, l’auberge Jeanne d’Arc, ainsi qu’une chambre d’hôtes d’exception, la Villa Alecya, une magnifique demeure Belle Époque restaurée qui va d’ailleurs proposer un nouveau festival prochainement. Le centre-bourg est aussi très joli et on a à cœur de faire découvrir la commune. »

Une commune qui dispose, entre autres, de trois commerces dont une épicerie multi-services, de plusieurs entreprises dont la société Daguet TP, d’importance régionale, d’une bibliothèque communautaire animée par des bénévoles et d’une école de 88 élèves répartis dans 4 classes, de la petite section au CM2. « Nous avons pour projet de développer le village, notamment en agrandissant la zone artisanale, avec le concours de la Communauté de Communes Touraine Vallée de l’Indre, et en révisant le PLU pour permettre à de nouvelles familles de s’installer. » poursuit le premier magistrat de la ville. « En plus des projets de rénovation énergétique à venir (remplacement de l’éclairage public et études sur la mise en place d’un réseau de chaleur pour les bâtiments communaux), nous entamons prochainement la construction d’un nouveau centre technique municipal, mutualisé avec le SDIS 37, qui accueillera également une caserne de sapeurs-pompiers. »

Un dynamisme qui, sans nul doute, continue de faire de Sainte-Catherine-de-Fierbois une commune particulièrement attractive !

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