Planté de bouleaux

L’existence de la petite commune du Boulay, située à 27km au nord-est de Tours, est attestée dès le Moyen-Âge. Au milieu du XIIIe siècle, une charte de l’Abbaye de Marmoutier évoque le nom de Booletum : il s’agit de la première mention du Boulay dans les textes, bien qu’un prieuré de moniales bénédictines (religieuses habitant dans un monastère) s’y serait établi dès le XIIe siècle. C’est ainsi qu’un texte médiéval de 1290 évoque la petite commune sous le nom de « Le-Boulay-aux-Nonnains ».

Issu du latin, Le Boulay fait référence à une « boulaie », un terrain planté de bouleaux, de betuletum : betulus (bouleau) et -etum, un suffixe à sens collectif (évoluant en -ay). Car en effet, Le Boulay se situe au cœur de la Gâtine tourangelle, dans un pays de landes et de forêts. Très étendue, la commune compte près de 800 habitants, répartis entre trois quartiers : La Touche, une zone pavillonnaire, Le Bourg, le centre du village et Les Écarts, un très vaste espace composé de 70 habitations « à l’écart » du reste du village. Et c’est bien sa superficie d’ailleurs, qui étonne en premier lieu lorsqu’on évoque cette commune : Le Boulay ne possède pas moins de 22 km de voirie et s’étend sur 15 km à l’ouest de Château-Renault !

Un village qui s’étire en longueur donc, et dont la qualité première selon Patrice Pottier, maire de la commune depuis 2020, est le côté paisible. Non sans humour d’ailleurs, ce tourangeau d’adoption qui habite Le Boulay depuis 12 ans, nous invite à emprunter le chemin de randonnée « du pain sec » pour nous convaincre de l’étendue et du boisement de la commune. Un sentier qui fait le tour du Boulay sur 13 km en longeant l’ancienne voie ferrée et dont le nom prête encore une fois à sourire puisque sur cette voie elle-aussi bien paisible, on dit que la lenteur du train faisait jadis rassir le pain !  

Un sacré boulot !

On pourrait donc croire ce village lentement bercé par le souffle du vent dans les feuilles de bouleau… mais il n’en est rien ! Pour maintenir sa petite école primaire qui accueille 85 enfants de 3 à 11 ans, la commune du Boulay est en quête d’un souffle nouveau et multiplie les initiatives. Les projets sont nombreux : création d’un commerce multiservices, d’une nouvelle zone pavillonnaire et surtout, mise en place d’animations pour faire perdurer la vie dans le village. C’est ainsi qu’ont été créées en 2022 les Boulaypiades, sorte d'Interville local en référence aux Olympiades à venir, et que de nombreux autres rendez-vous ont vu le jour grâce au concours des associations du village : le Comité des fêtes, l’Association des Parents d'élèves, la Pétanque loisirs Boulayenne ou encore l’association de jumelage (Le Boulay est jumelé depuis 2005 avec Dunaszekcö, un village de Hongrie situé sur le bord du Danube et envisage un autre jumelage pour 2023). Marché de Noël, parcours aventure, city stade… Le premier magistrat du village convie les habitants à « se bouger au Boulay » et mise sur le sentiment d’appartenance.

Un sentiment qu’il a contribué d’ailleurs à favoriser en proposant un référendum sur le nom des habitants de la commune en 2021. À la suite d’un sondage, les propositions fusent : Glaisois/Glaisoise, Boulaygeois/Boulaygeoise, Boulaie/Boulaiette, Boulageois/Boulageoise, et même Bétulaciens/Bétulaciennes ou Bétuléens/Bétuléenes, en référence au nom scientifique du bouleau : beleta. Plébiscitées par tous, les propositions Boulaysiens/Boulaysiennes et Boulayen/Boulayenne sont longtemps restées au coude-à-coude. Le verdict est annoncé en juin dans le magazine municipal : avec 58,5% des voix contre 39,2%, ainsi étaient nés les Boulaysiens et les Boulaysiennes, un nom en cours de validation par la préfecture. Ne vous en déplaise, vous ne pourrez plus feindre de "fourcher" sur le nom des habitants du Boulay !