Encourager la sauvegarde du patrimoine arboré français

Créée en 1994, l’association A.R.B.R.E.S. a pour vocation d’inventorier, de mettre en valeur et de sauvegarder des arbres remarquables au niveau national. En l’an 2000, elle crée le label « Arbres remarquables de France », complété en 2012 par un second label, « Ensemble arboré remarquable », qui protège et promeut un groupe d’arbres pour leur richesse naturelle. Attribués aux communes, collectivités territoriales, établissements publics et propriétaires privés qui possèdent un arbre exceptionnel, ces labels n’ont pas de valeur juridique. Leur attribution a cependant pour ambition d’encourager la sauvegarde du patrimoine arboré français, en mettant en lumière ces spécimens d’exception et en facilitant leur inscription aux Plans Locaux d’Urbanisme, mis en place par les communes et Communautés de Communes.

Un arbre remarquable peut être identifié selon plusieurs critères : son âge, ses caractéristiques physiques (hauteur, circonférence…), son histoire (raison de sa plantation, origine de l’espèce, association à un fait ou un personnage historique…), les croyances qui lui sont associées (légende religieuse ou païenne…), sa morphologie/physionomie (son aspect, sa couleur, son intérêt paysager...), ou encore ses particularités biologiques (fonctionnement original, adaptations particulières au milieu…). Si l’association s’appuie sur un réseau de correspondants en région qui permettent d’identifier ces arbres, le signalement peut être effectué par tout public. L’attribution du label impose cependant un accord de partenariat entre l’association et le propriétaire de l’arbre : ce dernier doit s’engager à l’entretenir, le protéger, le mettre en valeur et autoriser la mise en place sur le site d'un panneau de présentation portant le logo de l'association.

De nombreuses labellisations en 2023

Le premier arbre labellisé en Touraine en 2001 est le célèbre cèdre du Liban situé dans le parc du Musée des Beaux-Arts de Tours, un spécimen d’une trentaine de mètres pour une circonférence de 7,50 m, planté en 1804. Cinq ans plus tard, c’est un châtaignier de 25m d’envergure qui est classé à la Championnière à Veigné. Suivront de nombreuses « stars » végétales, bien connues du grand public, comme le chêne pédonculé de l’église Saint-Didier à Cheillé, l’allée de platanes de la promenade des docteurs Mattrais à Chinon, l’if du cimetière des Ursulines à Amboise, ou encore à Tours, le ginkgo biloba du Jardin Botanique et un groupe de sept séquoias et sept cyprès chauves du Jardin des Prébendes. Plus confidentiels peut-être, mais non moins impressionnants, la glycine de la rue Jules Ferry à Amboise, le chêne du château du Breuil à Chédigny, le cèdre du Liban du parc de la Billetterie à Fondettes, le ginkgo biloba de la rue de Lossay à Restigné, le séquoia pleureur du parking des Bordiers à Tours et le cèdre bleu de l’atlas du Plessis à Sainte-Maure-de-Touraine. Sainte-Maure-de-Touraine qui s’est d’ailleurs vu attribué un tout nouveau label en 2023 pour l’arbre de Judée (15m d’envergure pour 10m de hauteur) situé près de l'église.

Cinq autres sites ont également été labellisés cette année en Touraine, portant à plus d’une vingtaine le nombre d’arbres ou groupes d’arbres reconnus pour leurs qualités exceptionnelles. Parmi eux, deux sophoras du Japon de 170 ans chacun, situés au château de Valmer à Chançay, labellisés aux côtés d’un ensemble composé d’un cèdre du Liban de 150 ans et du plus vieux chêne de la propriété, âgé de 400 ans. À Azay-le-Rideau, dans le parc du célèbre château, joyau de la Renaissance, c’est un ensemble de 10 arbres qui a été labellisé en avril dernier : un cèdre du Liban, quatre platanes âgés d’au moins 150 ans, quatre cyprès chauves et un platane-if. Autre château, autre époque : c’est dans la cour de la Forteresse royale de Chinon qu’on peut trouver un autre géant récemment labellisé : un sophora japonica de 200 ans qui surplombe l’entrée du fort du Coudray avec ses 21 m d’envergure. Enfin, deux chênes viennent compléter le tableau des récompenses pour l’année 2023 : le chêne de la Liberté à La Ferrière et le plus vieux chêne de Touraine, âgé de plus de 500 ans et considéré comme l’un des plus vieux chênes de cette espèce en France : le chêne tauzin du Châtelier situé à Paulmy.

Photo : V.Liorit