Comment est né le festival Yzeures N’Rock ?

Tout a commencé avec Bruno, un ami musicien qui avait envie de jouer à Yzeures-sur-Creuse avec son groupe. Après cette première expérience, on a eu envie de reprogrammer des concerts l’année suivante. Le comité des fêtes nous a épaulés, en nous laissant progressivement organiser nous-même l’événement. Cela a duré cinq ans, puis avec Kevin nous avons souhaité créer notre propre association pour organiser un festival à entrée payante. C’était en 2011, et depuis, le festival grossit d’année en année. En 2013 Tryo était sur scène, pour nos dix ans en 2015 on avait programmé Shakaponk… et on a continué.

Après deux ans marqués par le covid (une édition annulée en 2020 et une version plus légère en 2021), comment s’annonce le cru 2022 ?

On est bien lancés. En espérant que le covid soit derrière nous et qu’on n’ait pas de mauvaise surprise. On est repartis en force sur cette édition 2022, avec une grosse programmation. Notamment des artistes annoncés en 2020 qu’on n’avait pas pu faire jouer, comme M, et d’autres qui sont là pour la première fois comme Damso et d’autres.

En plus de la programmation, y a-t-il des nouveautés cette année ?

L’édition 2021 s’était déroulée avec un budget divisé par deux, mais aussi un espace complètement repensé. En 2019 nous avions fait complet deux soirs de suite, donc il était temps pour nous de revoir l’organisation du lieu pour accueillir les festivaliers sur un espace plus vaste, et pouvoir installer une plus grande scène pour des artistes de l’envergure de M. On a donc testé cet espace en 2021 (au même endroit, mais avec une implantation différente des parkings, bars et scènes), pour être prêts pour 2022 !

Plus d’espace, ça veut dire plus de festivaliers ?

On pourrait monter facilement jusqu’à 15 000 personnes par soir, mais ce n’est pas notre objectif. Accueillir plus de monde, cela veut dire pouvoir gérer les flux de personnes, offrir un service à la hauteur et ne pas se laisser dépasser… car si les spectateurs ne sont pas satisfaits, ils ne reviendront pas ! Si cette année on peut faire une ou deux soirées à 10 000 ou même 11 000 entrées, on sera donc très contents.

Et quel est votre secret pour programme des stars comme M, IAM, Damso, Roméo Elvis ou Damian Marley ?

On est assez efficaces côté budget. On est à 90% en auto-financement grâce aux ventes de billets et aux buvettes. Et on fait aussi de grosses économies par rapport à d’autres festivals car nous n’avons pas de salarié à l’année, ce qui nous laisse plus de budget pour payer les artistes. En dehors des intermittents qui sont embauchés pendant l’événement (environ 70), nous sommes tous bénévoles. On fait plein de choses nous-mêmes : on gère tout le digital (la création d’une solution de paiement sans contact, le site web, le système de billetterie, la création des affiches…).  Mis bout à bout ça représente beaucoup d’argent, et c’est comme ça qu’on arrive à faire vivre Yzeures.

Plus d’une quinzaine d’années après les débuts, qu’est-ce qui vous motive encore aujourd’hui dans l’aventure Yzeures N’Rock ?

Je crois que lors d’une des toutes premières réunions, on s’était dit « un jour, on fera venir Mathieu Chedid ». Il nous a fallu seize ans pour y arriver ! On s’est fixé des petits défis comme ça… Et il reste encore plein d’artistes qu’on a envie de faire venir ici. On aime organiser tout ça, même si ça veut dire consacrer nos soirées, nos week-ends ou nos pause-déjeuner au projet. C’est notre petit défouloir, l’aventure qui continue de nous réunir malgré nos parcours différents. C’était improbable que des gens comme nous, qui ne sont pas du métier, arrivent à programmer M, Damso ou Damian Marley. Et y arriver, c’est ce qui nous fait tripper !

Pour participer à l’aventure Yzeures N’Rock, rendez-vous du 5 au 7 août à Yzeures-sur-Creuse. Réservation sur https://yzeuresnrock.com.

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